The wolf of Wall Street, chronique
Nous sommes de plus en
plus nombreux sur Terre et l’homme a besoin d’espace pour vivre, mais aussi
pour exister. Animaux sociaux, nous avons besoin d’être vus et entendus.
On entend parler
aujourd’hui de coloniser Mars. De tout temps, l’homme a été attiré par les
étoiles, avant par curiosité, aujourd’hui par désir de conquête car l’espace
sur Terre se raréfie.
Tant que cette conquête
n’est pas faite, place aux rêves, place à l’Art, place au cinéma, pour nous
faire vibrer, nous identifier, nous donner envie d’exister de telle ou telle
manière grâce aux images, à la musique, aux émotions.
Notre génération, après
le désenchantement des années 80 (chômage, sida…) a pris le parti de l’absurde.
La communication est de plus en plus aisée et l’on doit bien dire que nous
communiquons sur tout et surtout sur n’importe quoi. Nous avons accepté notre
état de fait, nous savons la cruauté du règne du capitalisme et en tant
qu’animaux sociaux que nous sommes, nous nous adaptons à merveille. Le règne de
l’argent avec un certain symbolisme de retour au veau d’or ne nous choque plus
et il y a belle lurette que la morale ou pire, l’altruisme n’ont plus vraiment droit de cité…
C’est la loi du plus fort
qui est la meilleure, qui serions nous pour lutter contre cela ? Par
facilité, survie et peut être fainéantise, mais aussi par cette nature avide
qui nous fait rêver de posséder toujours plus, nous nous adaptons.
A tel point, que même ce
rêve d’exister propre à l’être humain qui va jusqu’à l’attirer vers les
étoiles, est contaminé par cette acceptation de notre condition
d’esclave. Cette condition va évidemment de pair avec l’amoralité la plus
totale. Ici s’exprime comme jamais le règne d'une entropie débridée.
Nous aurions pu croire
que l’art servirait avant tout de moyen de résistance existentielle. Mais non,
là encore, même dans l’art, même dans le cinéma, il faut montrer à quel point
nous n’avons aucune place. A quel point le système est plus fort, à quel point
nous sommes des esclaves. Pire, on nous donne envie de l’être, on nous montre
qu’être esclave est un moyen d’existence auquel nous n’avons même pas
accès et auquel on nous fait rêver ! Pour cela, il suffit de nous faire vibrer avec les
matériaux de base les plus faciles : l’argent, le pouvoir, les femmes
objets.
Telle est la fresque de
The wolf of Wall Street.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire